Présentée le 24 septembre 2018 en conseil des ministres, l'augmentation de la fiscalité sur le carburant met le feu aux poudres dans un contexte de hausse ininterrompue des prix à la pompe, déjà dénoncée dans une pétition en ligne lancée le 29 mai 2018 par Priscillia Ludosky...
Alors que le compteur de signatures explose, une Bretonne, Jacline Mouraud, fait le buzz avec une vidéo «coup de gueule» publiée le 18 octobre sur Facebook, dans laquelle elle dénonce la «traque aux conducteurs» à laquelle se livrerait le gouvernement.
La vidéo est visionnée cinq millions de fois en à peine deux semaines alors que des appels à une mobilisation nationale le 17 novembre émergent sur les réseaux sociaux.
Le 24 octobre, dans une vidéo Facebook cumulant également plusieurs millions de vues en quelques jours, le technicien mécanicien Ghislain Coutard suggère aux automobilistes favorables au mouvement de placer, en guise de soutien, un gilet jaune sur leur tableau de bord.
De nombreux internautes rejoignent les groupes Facebook créés en amont de la mobilisation nationale. Leurs animateurs y multiplient les vidéos diffusées en direct, à l'instar du Francilien Eric Drouet ou encore du Breton Maxime Nicolle, qui deviennent rapidement des figures populaires au sein du mouvement.
Face à l'exaspération palpable, le gouvernement n’entend pas revenir sur une mesure présentée comme écologique. «Non, la hausse ne sera pas suspendue. Il n'y aura pas de moratoire. On ne suspend pas la transition écologique», déclare par exemple le ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire, le 5 novembre.
Le lendemain, le président de la République Emmanuel Macron estime pour sa part que «derrière» les Gilets jaunes, se trouvent «des gens qui n'ont pas beaucoup de projet pour le pays»...
En amont de la mobilisation nationale, des citoyens commencent à enfiler le gilet fluo lors d'actions organisées à l'échelle locale.
Inédit, l'accoutrement revêt une symbolique forte : le besoin pressant de visibilité d'une partie de la population française.
Alors largement plébiscités par la population française, les appels à manifester en jaune sont soutenus par diverses personnalités politiques. Toutefois, l'adhésion au mouvement s'avère plus difficile au sein des directions des structures traditionnelles de lutte sociale. Pris de court par le mouvement citoyen, les directions des principales organisations syndicales se montrent en effet méfiantes à l'égard des Gilets jaunes. Cinq jours avant la première mobilisation nationale, Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, affirme par exemple que son syndicat «ne soutient pas les blocages [à venir] dont tout le monde a compris qu'ils sont récupérés politiquement par l'extrême droite». A la veille du 17 novembre, le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, estime pour sa part qu'«il est impossible d'imaginer la CGT défiler à côté du Front national» à l'occasion de la journée de protestation des Gilets jaunes.
Avec ou sans l'aval des directions syndicales, les Gilets jaunes s'apprêtent à marquer l'Histoire de France, dans le cadre d'une fronde inédite face au pouvoir en place...
Avec un ancrage fort en province, le mouvement réussit à faire parler de lui pour son premier acte. En effet, au-delà des mobilisations urbaines, les routes de France voient déferler une marée jaune dans tout le pays.
Péages, ronds-points ou encore parkings de centre commerciaux : des citoyens vêtus de jaune investissent le territoire.
Le ministère de l'Intérieur annonce la présence de 282 000 manifestants sur plus de 2 000 points de rassemblement, chiffres aujourd'hui fortement contestés par le collectif Nombre jaune.
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Cette première journée de mobilisation nationale est marquée par la mort d'une manifestante sexagénaire, percutée par une automobiliste voulant forcer un barrage de Gilets jaunes.
Dans tout le pays, les chiffres officiels font état de 227 blessés.
Malgré la situation alarmante, Emmanuel Macron se refuse à tout commentaire. Le lendemain de la mobilisation nationale, l'Elysée commente le silence du chef de l'Etat, alors en déplacement à Berlin. «Ce jour du 18 novembre est un jour de deuil national en Allemagne. [...] Il y a un devoir de décence qui s'impose», fait savoir le cabinet présidentiel.
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Le soir même, Edouard Philippe s'exprime, sur le plateau du journal télévisé de 20h sur France 2. Le Premier ministre assure que l’exécutif a entendu et compris les revendications des manifestants.
Néanmoins, le chef du gouvernement affirme ne pas avoir l’intention de reculer, notamment en matière de fiscalité énergétique : «Le cap, il est bon et nous allons le tenir. Ce n'est pas quand ça souffle qu'il faut changer de cap», déclare-t-il.
De leur côté, des Gilets jaunes décident de poursuivre leurs actions, un peu partout sur le territoire. Alors que certains d'entre eux ont passé la nuit à maintenir des barrages, près de 150 sites sont sous surveillance des forces de l'ordre le 18 novembre. Des citoyens vêtus de jaune s'installent aux abords de plusieurs sites pétroliers et axes routiers.
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Simultanément, des appels à rejoindre la capitale pour un deuxième acte de mobilisation se multiplient sur les réseaux sociaux...
Un sondage Odoxa pour Le Figaro et France info révèle alors que près de 8 Français sur 10 trouvent légitime l'appel à bloquer Paris le 24 novembre.
De bon matin, de nombreux Gilets jaunes affluent vers la capitale, et certains se dirigent vers le champ de Mars, périmètre dans lequel le ministère de l'Intérieur entend cantonner cet «acte 2». Mais à la mi-journée, l'écrasante majorité des manifestants gagne les Champs-Elysées. Marseillaise entonnée en boucle, drapeaux tricolores brandis ici et là, les Gilets jaunes réclament à de nombreuses reprises la démission d'Emmanuel Macron.
Très vite, les affrontements se multiplient entre manifestants et forces de l'ordre dans le VIIIe arrondissement de la capitale.
Au cours de la journée, la foule se heurte à plusieurs dispositifs de sécurité alors qu'elle tente d'approcher les lieux de pouvoir tel que l'Elysée.
Le soir, un bilan de la préfecture de police de Paris fait état de 24 personnes blessées, dont cinq parmi les forces de l'ordre.
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Pour la première fois depuis la mobilisation nationale du 17 novembre, Emmanuel Macron s'exprime publiquement.
Le président de la République estime alors que le mouvement des Gilets jaunes a donné lieu à «des manifestations importantes et à des violences inacceptables», expliquant ne pas confondre les casseurs avec les citoyens qui portent un message : «J'éprouve de la compréhension pour ces concitoyens mais je ne céderai rien à ceux qui veulent la destruction et le désordre», déclare-t-il.
Le chef de l'Etat affirme ne pas dissocier «la fin du monde et la fin du mois». «Ce que je veux faire comprendre aux Français c'est que nous devons traiter les deux», souligne-t-il notamment.
Le même jour, les Gilets jaunes Eric Drouet et Priscillia Ludosky sont reçus par François de Rugy, alors ministre de la Transition écologique et solidaire. Refusant de se positionner en tant que représentants officiels des Gilets jaunes, les deux acteurs du mouvement citoyen optent pour la transparence et décident de retransmettre en direct sur Facebook leur rencontre avec le ministre.
A l'issue de l'entretien, ils expliquent avoir évoqué la construction d'une «assemblée citoyenne», la «suppression de la taxe carbone et beaucoup de choses qui touchent le pouvoir d'achat».
Eric Drouet et Priscillia Ludosky estiment alors qu'il n'y a «pas de réelle envie d'améliorer le sort des gens» dans le discours du gouvernement, qui selon eux, est resté «très vague».
Entre les Gilets jaunes qui refusent de s’ériger en représentants officiels du mouvement et ceux qui esquissent des initiatives politiques, le phénomène d’émergence de figures médiatiques de la mobilisation est enclenché, écartant rapidement celles et ceux dont les démarches s'avèrent impopulaires au sein du mouvement...
Alors que partout en France les Gilets jaunes multiplient les actions locales (barrages filtrants, péages gratuits, rassemblements urbains, etc.), plusieurs milliers d'entre eux décident de réinvestir le VIIIe arrondissement de Paris, en dépit des interdictions d'y manifester décrétées par le gouvernement.
Pendant qu'Emmanuel Macron est au Brésil, où il participe au sommet du G20, de nombreux Gilets jaunes se rassemblent, une nouvelle fois, sur les artères cossues de l'Ouest parisien.
Entre autres événements marquants de la journée, des individus qui parviennent à saccager l'intérieur de l'Arc de Triomphe. Le maintien de l'ordre s'avère, une fois de plus, laborieux.
Dans un contexte pour le moins confus, des Gilets jaunes s'élèvent de leur côté en rempart autour de la tombe du soldat inconnu, comme en témoignent de nouvelles images exclusives, aujourd'hui révélées par RT France.
Dans la soirée, la préfecture de police de Paris fait état de 287 interpellations.
A Marseille, Zineb Redouane, 80 ans, est touchée au visage par un tir policier de grenade lacrymogène effectué lors de la manifestation de Gilets jaunes en centre-ville, alors qu'elle se trouve à la fenêtre de son appartement situé au 4ème étage. Son décès est confirmé le lendemain par l'hôpital où elle a été transférée. Le tragique événement ne tardera pas provoquer des vagues d’indignation alors que l’origine du décès n’est pas claire. Contredisant les mots d’Emmanuel Macron qui affirmait le 28 janvier 2019 qu’aucun Français n’avait été «la victime des forces de l’ordre» dans le cadre du mouvement des Gilets jaunes, un rapport d’autopsie algérien révélé le 1er juillet 2019 rend pour sa part le traumatisme consécutif aux blessures causées à Zineb Redouane par la police «directement responsable» de son décès.
Après l’annonce par Edouard Philippe le 4 décembre d’un moratoire de six mois concernant la hausse de la fiscalité sur le carburant, le gouvernement se montre plus que jamais fébrile à l'approche du quatrième acte des Gilets jaunes. Ainsi, dans un climat d'intense contestation (étudiants, agriculteurs et ambulanciers lancent quasi-simultanément des mouvements de protestation), le gouvernement va au-delà de la simple suspension de six mois initialement envisagée. Lors d'un débat avec des Gilets jaunes sur BFM TV, François de Rugy annonce en effet le recul de l'exécutif concernant l'augmentation des taxes sur le carburant. «[Ces hausses] sont annulées [...] Comme ça il n'y a pas d'entourloupe. Le président, je l'ai eu au téléphone, il y a quelques minutes. Il m'a dit : "Les gens ont eu l'impression qu'il y avait une entourloupe, qu'on leur disait c'est une suspension mais hop ça reviendra après"», déclare-t-il.
Le quatrième acte des Gilets jaunes donne lieu à un total de près de 2 000 interpellations dont plus de 1 700 gardes à vue à travers toute la France, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur.
Beaucoup de ces arrestations sont préventives et rapidement classées sans suite. A Paris, par exemple, sur un total de 1082 interpellations, 492 dossiers sont abandonnés dès le lendemain.
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Plusieurs avocats élèvent alors la voix pour dénoncer des méthodes visant à empêcher les citoyens de manifester. A l'échelle nationale, certains coups de filets ont en effet été jugés excessifs, comme l'explique le 9 décembre l'avocat Sahand Saber, dans les colonnes du Parisien : «Les policiers ont [...] interpellé des profils qui ne correspondent en rien à celui des casseurs. Et cela [...] donne encore plus le sentiment [aux Gilets jaunes] qu’on veut les faire taire.»
A 20h, Emmanuel Macron s'exprime devant la nation pour tenter de désamorcer la crise des Gilets jaunes. Smic, CSG, heures supplémentaires… Le chef de l’Etat annonce plusieurs mesures dans le cadre de ce qu’il qualifie d'«état d'urgence économique et sociale».
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Les Gilets jaunes Priscillia Ludosky et Maxime Nicolle font une déclaration commune depuis la salle du jeu de Paume de Versailles, lieu historique où, le 20 juin 1789, 300 députés du tiers état, auxquels s'associèrent certains députés du clergé et de la noblesse prirent l'engagement solennel de ne pas se séparer avant l’élaboration d’une Constitution.
En référence à cet événement historique, les deux Gilets jaunes font cette fois «le serment de ne pas se séparer avant d'avoir obtenu la présentation devant le peuple français du référendum d'initiative citoyenne (RIC), du recul des privilèges d'Etat et de la baisse des prélèvements obligatoires».
Après l'apparition de plusieurs listes de revendications sur les groupes Facebook de Gilets jaunes, cette prise de parole symbolique se rapproche alors des réclamations les plus entendues au sein des nombreux cortèges de Gilets jaunes qui défilent chaque samedi en France, depuis presque un mois.
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Du nord au sud, d'est en ouest, des Gilets jaunes décident de fêter Noël ensemble. Ils s’organisent dans les installations de fortune qu’ils ont mises en place aux abords de nombreux ronds-points de France.
Après s’être côtoyés dans des rassemblements contre la hausse des taxes sur le carburant, ces citoyens vêtus de jaune expliquent être «devenus amis», allant jusqu’à évoquer une «deuxième famille».
Revivez le réveillon de Noël des Gilets jaunes à travers la France
Nombre de Gilets jaunes renouvellent d’ailleurs l’expérience quelques jours plus tard, à l’occasion du réveillon du 31 décembre. Entre autres événements festifs qui marquent cette fin d’année, des Gilets jaunes se retrouvent sur les Champs-Elysées, dans le cadre d’une soirée donnant lieu à des scènes inédites de rapprochement avec les forces de l’ordre.
Près d’un mois et demi après la première mobilisation nationale des Gilets jaunes, l’entourage d’Emmanuel Macron le décrit comme éprouvé. «Il ne sort plus sans se maquiller tellement il est marqué. Il se maquille même les mains», expliquait par exemple un député du parti présidentiel cité le 22 décembre par Le Monde.
Une période de crise malgré laquelle le chef de l’Etat adresse aux Français ses vœux du Nouvel An. S’il reconnaît qu'une «colère venant de loin» a éclaté, le président ne tarde pas à dénoncer «les porte-voix d'une foule haineuse».
Tant sur le fond que sur la forme, l’allocution d’Emmanuel Macron ne tarde pas faire réagir la classe politique et à déchaîner les passions sur les réseaux sociaux.
Marqué par un regain du taux de participation aux mobilisations urbaines, le début de l'année 2019 s'avère particulièrement chargé en rebondissements...
5 janvier : trois scènes filmées s'imposent rapidement comme les faits marquants de l'acte 8 des Gilets jaunes. En premier lieu, Benjamin Griveaux, alors porte-parole du gouvernement, est évacué de son secrétariat d'Etat, après l'intrusion dans la cour du bâtiment de plusieurs manifestants ayant défoncé la porte d'entrée avec un chariot élévateur.
Par ailleurs, la journée est marquée par deux scènes d'affrontement, la première oppose le boxeur Christophe Dettinger aux forces de l'ordre sur un pont parisien, la deuxième concerne le commandant divisionnaire Didier Andrieux, filmé en train de frapper à plusieurs reprises des manifestants dans les rues de Toulon.
Après s'être rendu au commissariat de lui-même, Christophe Dettinger fait rapidement l'objet d'une procédure en justice. L'ancien champion de boxe au casier judiciaire jusqu'alors vide, sera en effet condamné le 13 février à une peine d'un an de prison ferme, aménageable en semi-liberté, et 18 mois de sursis. Quant au policier Didier Andrieux, il n'a fait l'objet d'aucune sanction disciplinaire «à ce stade», selon la police nationale et comme le rapporte Libération au mois de juin 2019.
7 janvier : Edouard Philippe annonce un projet de loi visant à durcir les sanctions contre les «casseurs». Presque deux mois après le début du mouvement citoyen, le Premier ministre entend mettre un terme aux violences commises en marge des samedis de mobilisation. Les Gilets jaunes dénoncent dans leur ensemble une réponse uniquement sécuritaire à défaut d'une réponse politique.
12 janvier : touché à la tête par un tir des forces de l'ordre le visant dans le dos lors de l'acte 9 à Bordeaux, un manifestant est placé en coma artificiel après une hémorragie cérébrale.
13 janvier : Emmanuel Macron dévoile sa lettre aux Français, dans laquelle il communique ses ambitions quant au déroulement de l'imminent «Grand débat national», dont il avait souligné la nécessité lors de ses vœux du Nouvel An. Après plusieurs faux départ, le débat est officiellement lancé le 15 janvier.
26 et 27 janvier : Commercy, petite ville de la Meuse, accueille la première «Assemblée des assemblées». Quelques centaines de Gilets jaunes viennent de toute la France avec l'objectif de créer un modèle de coordination pour le mouvement. Choisis localement par leurs camarades de ronds-points, ces envoyés participent alors à une expérience inédite de démocratie participative à l'initiative des Gilets jaunes.
Le même week-end, le Gilet jaune Jérôme Rodrigues est blessé à l’œil par un tir policier lors de l'acte 11, à Paris. L'événement relance la polémique autour de l'utilisation du LBD par les forces de l'ordre.
30 janvier : Après plusieurs semaines de travaux préparatoires, des Gilets jaunes lancent officiellement «Le Vrai débat», avec l'objectif de collecter les revendications des participants à travers toute la France. Les organisateurs reprochent au pouvoir en place un «manque d’impartialité et d’écoute» au cours du «Grand débat national».
5 février : Gilets jaunes et CGT défilent côte à côte partout en France. C'est une première, tant pour le syndicat que pour le mouvement citoyen, qui se regardaient jusqu'à présent avec méfiance. A l'issue de cette journée de mobilisation, la CGT revendique 300 000 participants.
Entre les affaires Bagelstein et Finkielkraut, le mois de février marque par ailleurs une période difficile pour le mouvement citoyen, qui se retrouve au cœur d'une avalanche d'accusations d'antisémitisme.
En effet, le 9 février, la photographie d'un tag antisémite sur la vitre d'une enseigne Bagelstein est reprise par des détracteurs des Gilets jaunes, leur attribuant cet acte. Commentant le graffiti sur la vitrine de son enseigne, le gérant affirme pour sa part que «cela n’a rien à voir avec la manifestation», soulignant que le cortège de manifestants «n’est absolument pas passé dans [le] quartier».
Une semaine plus tard, Alain Finkielkraut est la cible d’insultes en marge du cortège parisien de Gilet jaunes dans le quartier de Montparnasse. Clairement identifiable dans une vidéo visionnée plusieurs millions de fois sur les réseaux sociaux, l'homme à l'origine de certaines des insultes adressées au philosophe polémiste sera condamné au mois de juillet 2019 à deux mois de prison avec sursis.
Le mouvement poursuit ses rassemblements du samedi, malgré les multiples annonces d'essoufflement de la mobilisation. Par ailleurs, des Gilets jaunes sont à l'origine de diverses initiatives, à l'image d'une marche de Marseille à Paris, organisée dans le but de réclamer la mise en place du RIC, Référendum d'initiative citoyenne, qui s'est rapidement imposé comme l'une des revendications phares des Gilets jaunes.
Le mois de mars est marqué par d’importantes manifestations dans tout le pays, accompagnées de violents heurts qui conduisent à des blessures graves sur le terrain et à d’importants dégâts matériels.
Le 6 mars, l’ONU réclame à Paris l'organisation d’une enquête sur les «usages excessifs de la force» contre les Gilets jaunes. Le Premier ministre Edouard Philippe déclare alors que la France n’a «pas attendu le Haut-commissaire de l’ONU pour faire la lumière sur les faits».
En tout état de cause, la polémique autour de l’usage des lanceurs de balles de défense (LBD) par les forces de l’ordre s'intensifie.
Le Défenseur des droits, des ophtalmologues, et des membres de la société civile demandent l’interdiction des LBD. Le 7 mars, le sénat examine une proposition de loi à cet effet. Devant les sénateurs, Laurent Nunez fait savoir que plus de 13 000 tirs de LBD ont été enregistrés depuis le début du mouvement.
Le 12 mars, le Parlement adopte une proposition de loi anticasseurs, très critiquée au sein de la gauche ainsi que par une partie de la majorité présidentielle. Le débat porte sur la remise en cause de la liberté de manifester, selon les détracteurs de la loi.
Le 16 mars, un pic de violences dans la capitale marque l'acte 18 des Gilets jaunes. De nombreux magasins et restaurants sont incendiés et saccagés dans l'Ouest parisien, en particulier sur les Champs-Elysées où le célèbre restaurant Le Fouquet’s est incendié.
Une forte mobilisation en faveur du climat a lieu simultanément : dans de nombreuses manifestations, Gilets jaunes et militants écologistes font cortège commun.
Alors que l'organisation du maintien de l'ordre est critiquée au sein même de la police, Emmanuel Macron qui était au ski, doit écourter ses vacances pour revenir à Paris.
Au lendemain des incidents, le gouvernement annonce une remise en cause de «la chaîne de commandement» au sein de la Préfecture de police de Paris dans la gestion du maintien de l'ordre lors de l'acte 18. Deux hauts responsables de la sécurité sont limogés.
Dans la foulée, Edouard Philippe annonce le remplacement du préfet de Paris, Michel Delpuech, par Didier Lallement, qualifié de «préfet fou furieux [dont] les dents rayent le parquet depuis toujours» par certains de ses pairs...
Dans la nuit du 18 au 19 mars, pour marquer la clôture du Grand débat national, deux mois après son lancement, 64 intellectuels acceptent l’invitation à l’Elysée d’Emmanuel Macron à une soirée d’échanges autour de plusieurs thématiques. Le philosophe Frédéric Lordon se fait remarquer en déclinant l’offre par une lettre cinglante.
Le 20 mars, le gouvernement annonce qu'il s'apprête à recourir au dispositif antiterroriste militaire Sentinelle pour le maintien de l'ordre pendant l'acte 19 des Gilets jaunes. La mesure provoque une vague d'indignation au sein de l'opposition. Le responsable de la force Sentinelle en Ile-de-France déclare le 22 mars que les soldats mobilisés pourront faire feu «si leur vie ou celle des personnes qu'ils défendent est menacée».
Le 23 mars sur le terrain, la mobilisation des Gilets jaunes est en hausse pour l'acte 19. Plus de 40 000 manifestants selon les autorités, 127 000 selon le Nombre jaune.
Lors de cet acte, une manifestante, Geneviève Legay, âgée de 73 ans, est gravement blessée à Nice, poussée par un policier. L'événement suscite une vive émotion et une nouvelle polémique sur les agissements des forces de l’ordre.
Le 24 mars, la ministre de la Justice Nicole Belloubet annonce qu' à l'issue des 8 700 gardes à vue comptabilisées en quatre mois – depuis le début du mouvement des Gilets jaunes – 2 000 condamnations ont été prononcées, parmi lesquelles 40% correspondent à de la prison ferme.
Le 28 mars, les organisateurs du Vrai débat, concurrent non gouvernemental du Grand débat national, rendent public le résultat des revendications collectées depuis le 30 janvier. Arrivent en tête l’économie et le social, la fiscalité et l’écologie.
Au mois d'avril, à l'exception de Toulouse qui devient un véritable bastion de la mobilisation du samedi, la participation aux manifestations hebdomadaires est en baisse.
Alors que le gouvernement vient d’être remanié, les Gilets jaunes continuent pour leur part d'expérimenter les possibilités d’organisation au delà des rassemblements du week-end
Parmi les initiatives de structuration notables, la deuxième «Assemblée des assemblées» de Gilets jaunes se tient du 5 au 7 avril à Saint-Nazaire, réunissant près de 700 personnes, selon les organisateurs. Entre autres objectifs de cette rencontre : la rédaction d'une charte, la définition de méthodes de communication interne et externe, les moyens d’action, la lutte contre la répression policière ou encore la suite à donner au mouvement.
Le 8 avril, Edouard Philippe énonce les conclusions du Grand débat national. Il évoque notamment une «exaspération fiscale». Au sein des Gilets jaunes, beaucoup dénoncent l'abstraction faite par l'exécutif de certaines revendications phares du mouvement, comme le RIC.
En outre, la méthodologie employée pour le Grand débat est remise en question par certains observateurs qui constatent un gonflement des chiffres enregistrés par la plate-forme ainsi que l'existence de questions biaisées.
Via sa mission permanente à Genève, la France répond le 11 avril à l’ONU qui l’avait interpellée sur l’usage excessif de la force lors des manifestations des Gilets jaunes. Le gouvernement insiste sur les conditions «particulièrement difficiles» auxquelles ont été soumis les policiers et les gendarmes mobilisés.
Le même jour, 51 associations dont la LDH et Amnesty international demandent l’abrogation de la «loi anticasseurs» qu’elles estiment dangereuse.
Le 25 avril, Emmanuel Macron présente à son tour ses conclusions du Grand débat national.
Le président juge que le RIC peut «remettre en cause la démocratie représentative». Et s'oppose donc à son instauration. Il prône en revanche la facilitation du référendum d’initiative partagée.
A l'image de la défiance réciproque entre Gilets jaunes et la sphère médiatique, des centaines de Gilets jaunes marchent, le 27 avril lors de l’acte 24, contre les médias qu’ils jugent partiaux. Ils défilent alors devant les sièges de la Maison de la Radio à TF1, de CNews à LCI, de France Télévisions à BFM TV.
Dans plusieurs grandes villes de France, les Gilets jaunes entament le mois en participant au traditionnel défilé du 1er mai. Celui-ci est marqué par d'importants rassemblements urbains, certains s'avérant très mouvementés avec des affrontement intenses, notamment à Paris.
Entre autres polémiques liées au défilé du 1er mai, Christophe Castaner se fait remarquer en relayant une fausse information selon laquelle des Gilets jaunes auraient «attaqué» l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière (XIIIe arrondissement de Paris). Le ministre de l'Intérieur est alors contraint de revenir sur cette accusation, rapidement démentie par des témoignages et vidéos.
A l'image de la diversification des actions menées par les Gilets jaunes, le 2 mai plusieurs dizaines d'entre eux se rendent à Londres pour soutenir le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, qui doit comparaître vue d'une possible extradition vers les Etats-Unis.
Autre exemple, le 6 mai, d'autres Gilets jaunes se déplacent au Conseil constitutionnel pour y déposer un mémoire de 52 pages afin de rejeter la loi Pacte qui prévoit, entre autres, le passage du groupe Aéroports de Paris dans le secteur privé.
Le mois de mai est également celui des élections européennes. A l'approche du scrutin, le message «Tout sauf Macron» est largement plébiscité au sein des Gilets jaunes. En revanche, ces derniers s'opposent massivement à l'idée de présenter une «liste jaune» pour l'occasion. Sans surprise, les deux listes issues du mouvement recueilleront à peine 1% des suffrages le 26 mai.
La journée électorale est marquée par d'importants heurts à Bruxelles, où plusieurs centaines de Gilets jaunes se sont donnés rendez-vous, au pied des institutions de l'UE, afin de protester «contre les politiques européennes».
A la fin du mois, le collectif «Le Vrai débat» lance des assemblées citoyennes délibératives, avec l'objectif affiché de permettre aux participants d'élaborer leur propre processus démocratique indépendant. Les Gilets jaunes fondateurs du collectif entendant aboutir à des propositions citoyennes de loi.
La baisse de participation aux rassemblements du samedi s'accentue en juin. Toutefois, le début du mois est marqué par la marche des mutilés à Paris. En effet, le 2 juin, plusieurs centaines de citoyens se rassemblent place de la Bastille pour demander justice au nom des Gilets jaunes qui ont perdu un œil, une main ou ont été gravement blessés en manifestation. Les mutilés participant à la manifestation réclament notamment l'interdiction de l'utilisation des armes dites sublétales pour le maintien de l'ordre.
Le même jour, la nouvelle porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye considère que les manifestations de Gilets jaunes «n'ont plus lieu d'être».
Le 15 juin à Toulouse, l’acte 31 est marqué par de vives tensions dans le centre-ville alors que des Gilets jaunes entendent faire de la Ville rose la «capitale» nationale du mouvement. Tout au long de la journée, Toulouse baigne dans les gaz lacrymogènes, dans une ambiance particulièrement tendue.
La semaine suivante, à l'occasion de l'acte 32, des Gilets jaunes choisissent de revenir à la stratégie historique du mouvement : des actions locales se multiplient comme l'organisation d'opérations péages gratuits mais aussi des blocages visant à paralyser l'économie.
En outre, de nombreuses pancartes et slogans faisant référence à la disparition de Steve Maia Caniço, commencent à émerger au sein des cortèges urbains de Gilets jaunes.
Le 29 et 30 juin, après Commercy et Saint Nazaire, c’est la commune de Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire) qui accueille la troisième Assemblée des assemblées des Gilets jaunes. Celle-ci réunit près de 250 délégations, soit environ 650 citoyens venus de toute la France, avec l'objectif revendiqué d'organiser la suite du mouvement.
La baisse des effectifs aux mobilisations urbaines hebdomadaires se poursuit en juillet.
Cependant, des irréductibles continuent de battre le pavé chaque samedi, tandis que sous le soleil, des opérations locales fleurissent de part et d'autre du pays : «péages gratuits» pour les vacances, actions de sensibilisation sur des plages ou encore banderoles déployées sur le parcours du Tour de France...
Entre autres exemples d'actions organisées au début du mois, des militants écologistes et des Gilets jaunes se rassemblent le 2 juillet pour bloquer les accès à des sites d'Amazon à Toulouse, Lille et Paris, protestant contre la destruction d'emplois et l'aggravation du dérèglement climatique.
Le jour de la fête nationale, trois figures du mouvement des Gilets jaunes – Jérôme Rodrigues, Eric Drouet et Maxime Nicolle – sont interpellées ou exfiltrées par la police, alors qu'ils ont fait le déplacement à Paris à l'occasion du défilé du 14 juillet sur les Champs-Elysées. L’opposition critique vivement ces interpellations.
Le 17 juillet, le rapport «impact gilets jaunes» est présenté en Commission des affaires économiques à l'Assemblée nationale. Récapitulant une mission d'information initiée par le député LREM Roland Lescure, le texte pointe les conséquences économiques du mouvement des Gilets jaunes, entendant chiffrer la «facture» de la mobilisation. Largement médiatisé, le rapport est critiqué par les défenseurs du mouvement des Gilets jaunes. Le député François Ruffin pointe par exemple une «mission à charge».
Le 20 juillet, plusieurs groupes de Gilets jaunes se joignent à la manifestation en mémoire d’Adama Traoré, à Beaumont sur Oise, pour dénoncer les violences policières.
Le 27 juillet, à l'occasion de l'acte 37, plusieurs centaines de Gilets jaunes défilent à Paris, ajoutant à leurs revendications habituelles la contestation du projet de réforme des retraites.
En août, alors que le nombre des manifestants est certainement à son niveau le plus bas, des centaines de Gilets jaunes continuent de battre le pavé chaque samedi dans plusieurs villes comme à Paris et à Toulouse, mais aussi à Nantes, du fait de l'affaire Steve.
En amont du samedi 3 août par exemple, après la découverte du corps de Steve Maia Caniço dans la Loire, les appels à manifester à Nantes à sa mémoire se multiplient sur les réseaux sociaux jusqu'à pousser la préfecture de Loire-Atlantique à interdire toute manifestation en centre-ville pour la journée. Le rassemblement dans la cité des ducs est marqué par une journée d'affrontements entre manifestants et forces de l'ordre.
Le 24 août, des Gilets jaunes se greffent aux mobilisations contre le G7 qui se tient à Biarritz.
Invité au journal de France 2 deux jours plus tard, Emmanuel Macron aborde la gestion du mouvement citoyen, lors duquel «le pire» a selon lui «été évité». Il ajoute qu'il n'y a pas eu de «violences irréparables». Ces propos engendrent une avalanche de réactions, certains observateurs rappelant au président les blessures irréversibles de dizaines de Gilets jaunes depuis le début de la mobilisation.
Le 29 août, le secrétaire d'Etat à l'Intérieur Laurent Nunez fait savoir que l'inspection générale de la police (IGPN) a été saisie de 313 enquêtes judiciaires «pour des suspicions de violences policières» lors de manifestations des Gilets jaunes.
La fin du mois est marquée par l'acte 42, le 31 août, lors duquel des manifestations ont lieu dans plusieurs villes du pays dont Paris, Toulouse et Bordeaux, mais aussi à Genève, en Suisse.
En septembre, la rentrée est marquée par une légère hausse de la participation aux manifestations urbaines : les Gilets jaunes font leur retour dans l’actualité. L’agenda social est de fait chargé : contre la réforme des retraites, la réorganisation d'EDF ou encore pour défendre l'hôpital public et les pompiers, des Gilets jaunes appellent à un «septembre noir» pour le gouvernement.
Le 7 septembre par exemple, des milliers de Gilets jaunes se rassemblent dans plusieurs grandes villes du pays pour l'acte 43. Selon les chiffres de l'Intérieur, ils sont 7 000 à battre le pavé dans l'Hexagone (plus de 16 000 selon le Nombre jaune).
Des heurts éclatent à Montpellier et à Rouen notamment. Le scénario se reproduit pour l’acte 44, le 14 septembre, avec des affrontements à Nantes en particulier, où un rendez-vous national était annoncé.
Le même jour, une centaine de Gilets jaunes manifestent à l'aéroport d'Orly contre la privatisation du groupe Aéroports de Paris (ADP), invitant les voyageurs à signer la pétition en ligne pour un référendum sur la question.
Le 15 septembre à Marseille, environ 500 personnes défilent en souvenir de Zineb Redouane, octogénaire décédée le 2 décembre 2018 après avoir été touchée par un tir de grenade lacrymogène de la police, lors d'un affrontement en marge d'un acte des Gilets jaunes.
Le 22 septembre, l'acte 45 des Gilets jaunes se déroule simultanément à l'organisation d'une marche pour le climat. Une concomitance qui permet à nombre de commentateurs de mettre en lumière le concept de convergence entre les deux mouvements. Le Nombre jaune chiffre alors la mobilisation nationale, militants écologistes et Gilets jaunes confondus, à près de 118 000 manifestants en France.
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Le 24 septembre, le site Bastamag publie un état des lieux concernant le volet judiciaire du mouvement. Le média en ligne explique alors que dans le cadre des manifestations de Gilets jaunes, pas moins de 3 000 condamnations ont été prononcées par la justice française, dont un tiers correspond à de la prison ferme.
La fin du mois est marquée par l'incendie de l'usine Lubrizol à Rouen, à la suite duquel plusieurs actions de protestation seront organisées et largement plébiscitées au sein des groupes de Gilets jaunes sur les réseaux sociaux.
En octobre, la mobilisation hebdomadaire se poursuit, Toulouse garde sa position de bastion stratégique d'une mobilisation qui n’entend pas s’arrêter.
En fonction de l'actualité, des Gilets jaunes s'invitent à différents combats.
Le 5 octobre à l'occasion de l'acte 47, des Gilets jaunes décident par exemple d'agir au côté des militants écologistes du collectif transnational «Extinction Rebellion», dans une action ciblant un grand centre commercial du sud-est de Paris.
Le 15 octobre, des Gilets jaunes décident de manifester leur solidarité avec les combattants du feu en participant à la manifestation nationale des sapeurs-pompiers qui réclament une revalorisation de leur salaire, des garanties face aux agressions ou encore le maintien de leur retraite.
Le 19 octobre, les Gilets jaunes organisent leur acte 49 simultanément à des manifestations de pompiers, agents de la SNCF ou encore des salariés de General Electric .
Le 20 octobre, 120 Gilets jaunes se déplacent de nouveau à Londres pour soutenir Julian Assange, fondateur de Wikileaks, qui comparaît à Londres devant le tribunal pour décider de son éventuelle remise en liberté provisoire.
Le 25 octobre, des Gilets jaunes sont également présents dans les rassemblements de protestation qui ont lieu sur l'île de la Réunion à l'occasion de la venue d'Emmanuel Macron. Les habitants réclament notamment des mesures pour lutter contre le chômage et la vie chère.
Le 26 octobre pour le 50e samedi consécutif et à un mois de l'anniversaire du 17 novembre, des Gilets jaunes se mobilisent avec, entre autres, un appel au rassemblement national à Saint-Etienne. D'autres rassemblements ont eu lieu dans plusieurs villes de France comme à Paris, Toulouse, Dieppe, Lille, Epinal ou encore Besançon.
Le 28 octobre, dans une lettre ouverte, quatre figures des Gilets jaunes (Priscillia Ludosky, Jérôme Rodrigues, Fabrice Grimal et Faouzi Lellouche) réclament une rencontre avec le chef de l’Etat. Ils publient un communiqué qu'ils introduisent ainsi : «1 an de lutte, aucune réponse politique».
La quatrième assemblée des assemblées est organisée à Montpellier du 1er au 3 novembre. Près de 500 Gilets jaunes venus de tout le pays s'y retrouvent avec l'objectif de mettre en pratique de façon concrète le concept d'horizontalité qui constitue l'ADN du mouvement.
Parallèlement, les manifestations urbaines se poursuivent au cours des actes 51, 52 et 53, qui ont respectivement lieu le 2, le 9 et le 16 novembre.
Le mouvement des Gilets jaunes fête son premier anniversaire le 17 novembre.
L'occasion pour RT France de revenir sur une année de contestation intense à travers notre dossier «Gilets jaunes, un an».
Journalistes ayant participé à cette chronologie interactive : Meriem Laribi, Fabien Rives, Juliette Lamy, Lucien Petit-Felici